Histoire des Panoramas

 
Ou comment on fait du neuf avec du vieux !
 
- Une naissance londonienne
  C'est à la fin du XVIIIe siècle qu'apparaissent les panoramas. Le premier brevet est déposé par un Anglais d'origine irlandaise, Robert Barker, en 1787. Le terme Panorama lui-même apparaît en 1792 dans un article du Times.
Les premières réalisations concerneront les villes où elles étaient implantées, mais très vitre d'autres thèmes furent exploités, et en tout premier lieu la guerre. Puis ce furent les voyages, nombreux en cette période de découverte du Monde.
Entre 1829, le public sera captivé par le fameux Colosseum de Tomas Honor, qui était accompagné de diverses installations : Musée, Cottage, galeries, salons.
A Londres, la mode va décliner à partir de la fin des années 1850.
- Paris
  A Paris, en 1799, c'est l'américain Robert Fulton qui demanda un brevet d'importation pour un Panorama.
En cette année 1799, les Parisiens purent découvrir une vue de Paris depuis les Tuileries due au peintre Pierre Prévost.
Le brevet fut vendu par Fulton à l'entrepreneur James Thayler qui édifia deux Panorama près du boulevard Montmartre. Différentes toiles y furent présentées.
Vinrent ensuite des Panoramas construits rue du Marais-du-Temple (par Jean-Charles-Langlois), aux Champs-Elysées (par Hittorff)
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Paris deviendra la capitale des panoramas. Différentes salles seront construite pour les accueillir.
- Un développement mondial
  La mode des Panoramas conquit alors l'Europe : Allemagne, Suisse.
l'Autrichien Johann, Michael Sattler mit au point un Panorama démontable (30 tonnes !) qui lui permit de faire des tournées dans de nombreux pays (Danemark, Suède, Pays-Bas, Belgique )
Les États-unis ne restèrent pas en arrière. Dès 1794 une première rotonde présenta un Panorama de Westminster et Londres
Après une éclipse, les panoramas retrouvèrent leur vogue vers 1880, à Francfort d'abord, puis à Berlin. Puis ce fut la  Suisse         
- Du Diorama au Mouving Panorama
  A la fin du premier quart du XIXe siècle, le Français Daguerre inventa le Diorama, rue Sanson, à Paris. D'abord, en jouant sur l'éclairage, on pouvait passer du jour à la nuit, ce qui apportait la vie à l'image. Mais là aussi, l'intérêt du public s'émoussa. Bouton, son associé, voudra continuer l'aventure, mais l'entreprise fut victime d'un incendie en 1848.
Dès 1830, les Américains développèrent les Panorama Mouvants. Pour répondre à le demande vie des spectateurs, les toiles se déroulaient devant leurs yeux. On fera ainsi des voyages simulés sur l'Hudson ou le Mississipi. Un commentateur fournissait des explication tout au long du voyage. L'attraction culminera avec William Burr et son voyage des grands Lacs à la Saguenay où non seulement les paysages se succédaient, mais où aussi les jours succédaient aux nuits et les saisons changeaient.
- L'apogée et la fin des Panoramas
  Les expositions universelles de 1889 et de 1900 marqueront en France l'apogée du genre.
Un panorama réalisé par Pierre Carrier-Belleuse était consacrée à des Épisodes de la vie de Jeanne d'Arc.
Pas moins de sept panoramas furent montrés à l'Expo de 1900. Le clou était l'Histoire du siècle. Vaste fresque représentant, dans le cadre des Tuileries plus de 1 000 figures marquantes de l'histoire de France depuis la Révolution.
Mais le Cinéma est lui aussi le héros de la fête. Grimoin-Sanson présente son Cinéorama : une ascension en ballon au-dessus de Paris filmée depuis un ballon. La société Lumière offre des spectacles gratuits. Ils attireront près d'un million et demi de spectateurs.
La concurrence est rude et les Panoramas disparaissent laissant place à la magie de l'image animée.
- Renaissance du Panorama
  Pourtant les Panoramas revinrent dans la deuxième moitié du XXe siècle. Mais pas en France.
En 1962, un Panorama sur la Bataille de Stalingrad a été réalisé par le Russe Grekov.  En 1968, un Panorama de propagande a été créé près de Bagdad, en 1975, un Panorama de l'Australie Centrale à Alice Springs, en 1988, près du Caire, le Panorama de la guerre israélo-arabe.
   
- Et à Rouen ?
  Avant le Panorama XXL, nous avons eu aussi notre Panorama. Il faut remonter à mois d'août 1891 pour apprendre par le Journal de Rouen du 11 août, la construction d'un Panorama et, oh surprise, son sujet était Jeanne d'Arc !
L'histoire était racontée par une suite de panneaux, depuis Domrémy jusqu'à la Place du Vieux-Marché à Rouen. Il y avait aussi nombre d'objets, de mannequins, qui complétaient la représentation.
Son auteur était Pierre Carrier-Belleuse (1851-1932) et il avait été installé d’abord à Paris, avenue Bosquet, au bout du pont de l’Alma, lors de l’exposition universelle de 1889. Après un passage à Reims, il arriva à Rouen.
Il n’a pas eu une longue existence. Lors de la tempête du 11 novembre 1891, l’ensemble s’est écroulé.
Le Journal de Rouen du lendemain a rapporté les faits avec beaucoup de détails.
 


Extrait du Monde Illustré du 14 novembre 1891

 
Voir les Articles du Journal de Rouen :
  - 11 août 1891
- 12 novembre 1891 (extrait)