Eglise Saint-Hilaire
Ancienne église

L’église St-Hilaire était située hors la ville, au bord de la route qui menait vers l’est, dans la vallée du Robec. La paroisse recouvrait un faubourg d’artisans tisserands assez pauvres. Il y avait une petite succursale à St-Gilles-de-Repainville desservie par une modeste chapelle. Une partie des habitants de la paroisse échappait aux curés de St-Hilaire. Ils étaient attachés à paroisse de Ste-Madeleine dont ils suivirent les pérégrinations.
On ne connaît pas les origines de la petite chapelle médiévale. Le premier dessin qui nous la montre est celui du Livre des Fontaines de Jacques Le Lieur en 1525. François Farin ne nous donne aucune indication.

Détruite lors du siège de 1418-1419 pour ne pas servir d’abris aux envahisseurs, elle avait été reconstruite.
Endommagée en 1562 par les Huguenots, l’accroissement de la population du faubourg et la destruction volontaire au moment des sièges de la fin du XVIe siècle rendirent nécessaire sa reconstruction totale au début du XVIIe siècle.
Le XVIIIe siècle nécessita une nouvelle reconstruction.
Le dessin de Le Lieur montre que l’église St-Hilaire était une modeste construction à nef unique de quatre travées avec un chœur peu éclairé.
Elle était surmontée en son centre d’un petit clocher vraisemblablement en charpente.
Elle avait été agrandie en 1835 par l'abbé Grouet qui en était alors le curé.
En 1871, St-Hilaire fut retenue pour être succursale paroissiale. Elle fut fermée en 1793 et rendue au culte en 1802, restant succursale.
Le jour de la bénédiction de la nouvelle église, elle était encore là. Elle a été détruite peu après.

 
Clergé
En 1770, le clergé se composait de 1 personne :
1 prêtres
En 1834, le Curé était M. Denize, rue du Faubourg Saint-Hilaire.
 
Cloches
Les trois cloches qui se trouvaient dans le clocher avant la Révolution ont été fondues en 1791. Elles furent remplacées en 1803 par une petite cloche nommée Marie, portant une croix et une Vierge.
 
Confréries

Confrérie de saint Hilaire, saint Herme, sainte Catherine.

 
Nouvelle église

Devenue église paroissiale, elle fut par la suite jugée trop exiguë et peu esthétique. Une nouvelle église a remplacé la vieille construction. Sa première pierre avait été posée le 17 avril 1875.
Elle a été bâtie dans un style gothique qualifié “de transition” par l’architecte diocésain Louis Sauvageot qui réalisa également le Musée des Beaux-Arts de Rouen à partir de 1876. Son style fait des emprunts au roman et au gothique.
La première pierre avait été bénie le 17 avril 1875, et l'édifice consacré le 14 janvier 1878.
Du fait de l'exigüité du terrain (coincé entre la route et la voie ferrée), on a développé l'édifice surtout en largeur.

L'église a 50 m de longueur et une largeur de 34 m au transept. Le chœur comporte deux travées et un abside à trois pans. Il est encadré de deux ailes terminées par des chapelles absidales. l'une est consacrée à la Vierge, l'autre à Saint-Joseph.
Le transept est très large et éclairée par deux roses. Au nord se trouve la sacristie et au sud, une colonnade.
La nef a une largeur de 16 m et une hauteur de 17 m. Elle comporte quatre travées. La dernière est surmontée par la tribune de l'orgue.
Le clocher est à la croisée du transept. Il porte une pyramide de pierre amortie par quatre clochetons.

 
Mobilier

L'église possède une remarquable grille de chœur en fer forgé aux ornements exécutés par le ferronnier rouennais Ferdinand Marrou vers la fin du XIXe siècle ainsi qu’une statue ancienne de Notre-Dame-de-la-Paix, provenant de l’ancienne chapelle dite « des femmes » du couvent des chartreux de la Rose Notre-Dame, implanté autrefois sur le territoire de la paroisse et transféré à St-Julien à l’extrême fin du XVIe siècle.
Le chœur est orné d'une fresque représentant le concile de Séleucie de 359, où figura Saint-Hilaire.
La fresque de la lanterne est illustrée des patrons de l'église de Rouen.

 
Vitraux
Les vitraux sont de Boulanger. Ils sont illustrés des principaux traits de l'histoire de saint Hilaire.
Les vitraux des trois fenêtres du chœur représentent le Crucifiement, la résurrection et l'Ascension.
La rose occidentale représente les sept sacrements avec l'Eucharistie au centre. Elle a été donnée par le maître verrier. Les roses du transept représentent les œuvres de miséricorde (corporelles au nord, donné par M. Delamarre, et spirituelles au sud, donnée M. Monflier)
 
Orgues
L'orgue de chœur a été construit en 1879 par Hubert Krischer. Le buffet est du menuisier Albert Lemel.
Il a été relevé en 1922 par Charles Reinburg.
 
Cloches
La nouvelle église réclamait une sonnerie plus étoffée que l'ancienne. Trois nouvelles cloches ont été bénies le 23 avril 1878. La plus grosse pèse 4 551 kg et se nomme Blanche-Aimée-Laetitia-Ferdinanda. Elle avait été fondue par A. Havard, de Villedieu. La seconde pèse 3 046 kg et se nomme Louise-Clémentine-Georgette-Elise-Caroline. La troisième pèse 2 025 kg et se nomme Françoise-Désirée-Pauline.
 
Localisation


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Bibliographie
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. V, p. 26-29.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de Villeray, 1759, p. 347-348.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, J. J. Expilly, Tome VI, 1770, p. 425.
Tableau de Rouen,
Machuel, 1777, p. 100-101.
Lettres sur la ville de Rouen, Alexandre Lesguilliez, 1826, p. 359.
Répertoire archéologique du départ. de la S.-Inf., Abbé Cochet, 1871, col, 394-395.
Exploration de la Normandie - Rouen
, Walsh, 1835, p. 176-179.
La semaine religieuse du diocèse de Rouen,      
396-398.
Notice sur l'église Saint-Hilaire de Rouen,
L. Sauvageot, 1879.
La semaine religieuse du diocèse de Rouen, 20/01/1883,p.
396-398.
Les cloches des églises de Rouen,
Abbé Julien Loth, Rouen, 1903, p. 63-72.
Rouen, Ville d'art et d'Histoire, Eglises, chapelles et cimetières à travers les âges
. Edgard Naillon, T. 1, 1936
Eglises de Rouen, E. Naillon, 1941, p. 183-190.
Orgues de Normandie, Seine-Maritime, t. II, 1992, p. 147-148.
Eglise Saint-Hilaire, une statue venant de la Chartreuse de la Rose, Bull. CDA, 2002, p. 92-94.

Une église hors les murs : Saint-Hilaire de Rouen
, L. R. Delsalle, BCDA, XLVII, 1999, p. 125-160.
Rouen, un passé toujours présent, Y. Pailhés, 1994, p. 50-51.
BCDA, L, 2002, p. 92-94.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine et J. Tanguy, 2004, p. 55-56.
Rouen à la Renaissance, L.-R; Delsalle, 2007, p.310-311.
L'orgue Krischer de l'église Saint-Hilaire, Bull. AMR, 2114-2015, p.49-53.
Eglises et chapelles de Rouen, un patrimoine à (re)découvrir, L.-R. Delsalle, AMR, 2017, p.105-111.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013