Saint-Antoine

Les chanoines réguliers de Saint-Antoine occupent la place d'un ancien hôpital.
Il avait été fondé en 1323 par deux frères, Gilles et Pierre Gaalon, sur la paroisse de Saint-Jean sur Renelle.
Ils faisaint partie des frères de la Charité de Notre-Dame. L'installation avait été contrariée par l’opposition des chanoines de St-Lô et du curé de l’église St-Jean-sur-Renelle
L'hôpital a été très rapidement donné aux Billettes qui élevèrent une petite église sous le vocable de la sainte-Vierge.
Accablés de dettes, les Billettes cédèrent en  1393 leur couvent aux religieux de Saint-Antoine.
La chapelle prit le titre de Saint-Thomas le Martyr.

Le monastère vivait de dons et de legs. La légende rouennaise raconte que, comme à Paris, les Antonins avaient le droit de laisser un porc errer de par les rues, portant un collier aux armes de l’ordre. On raconte qu’au XVIe siècle, des désordres avaient amené le bailli à interdire cette divagation au grand désappointement du voisinage.
Une partie des bâtiment fut exproprié par la ville de Rouen en 1518 pour l'agrandissement de la place du Neuf-Marché.
L'église visible sur le dessin de Jacques Le Lieur avait été construite vers 1500 par le commandeur Laurent de Blarru. Elle a été augmentée en 1728 par l'ajout d'un collatéral, et d'un nouveau chœur. Les travaux se terminèrent en 1745, sous la direction de l'architecte Defrance.
A cette occasion l'église changea d'axe. Elle était orientée, elle ne le fut plus, le nouveau chœur, à l'ouest, ayant pris la place de l'ancien portail.
L'église possédait une chapelle Saint-Thomas-de-Cantorbéry qui avait disparu avant le XVIIIe siècle.
Le prieuré a été supprimé en 1780 par la Commission des réguliers. La bibliothèque a été vendue et les locaux transformés en magasins.
Les derniers vestiges disparurent vers 1862, lors de la création de la rue Jeanne d'Arc.

 
Clergé
En 1770, le clergé se composait de 4 religieux ou chanoines-réguliers prêtres.
En 1777, le prieur du prieuré était M. Delabatte.
En 1723, les revenus de la communauté étaient de 6 139 livres.
 
Mobilier

Des ossements de saint Antoine le Grand avaient été donnés à la commanderie de Rouen par le monastère de St-Antoine de Viennois, le 13 mai 1625. Ils avaient été placés dans une châsse ouvragée en forme de bras (C’est sur ce bras-reliquaire que les membres du Parlement juraient le secret des délibérations de la Chambre du Conseil).
Au début du XVIIIe siècle, un nouveau maître-autel monumental avait été construit pour la nouvelle église. Il avait été orné de tableaux représentant la vie de saint Augustin, aujourd’hui disparus, du peintre rouennais Pierre Léger.
 

Le tambour de l'une des portes avait été transféré dans le bras sud du transept de l'église Saint-Maclou où il est resté jusqu'en 1939.

(Journal de Rouen)

 
Localisation


Cliquez sur l'image

 
Bibliographie
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. VI, p. 49-75.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de Villeray, 1759, p. 391-392.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, J. J. Expilly, Tome VI, 1770, p. 439.
Journal de Rouen,  31/08/1939
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine et J. Tanguy, 2004, p. 140-141.
Rouen à la Renaissance, L.-R; Delsalle, 2007, p.87-88.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013