Monastère des Minimes
Il a été repris par les Bénédictines du Saint-Sacrement

Pendant tout le XVIe siècle, en 1517 et en 1563, les révérends Pères Minimes avaient essayé, en vain, de s’installer à Rouen.
C’est en 1600 qu’ils reçurent la permission du Parlement et l’agrément de l’archevêque de Rouen, Charles de Bourbon. Ils reçurent de personnes charitables quelques biens dans la paroisse de St-Godard, proches de l’enceinte de l’abbaye de St-Ouen pour s’y établir durablement,. En 1602, Vincent de Civille sieur de Bouville leur donna plusieurs maisons alentours, et se fit enterrer dans leur église conventuelle.
Natif d’Amiens, le plus illustre Minime de Rouen, le bienheureux père Nicolas Barré (1621-1686), “mort en odeur de sainteté” (béatifié seulement en 1999 par le pape Jean-Paul II), fut celui qui monta le plus en chaire.
Le monastère avec son cloître, fut construits en 1611.
L’église, située à l’angle de la rue Bourg-l’Abbé et de la rue des Minimes, fut bâtie plus tard, en 1624.

Le sanctuaire conventuel présentait un petit portail principal donnant dans la rue Bourg-l’Abbé, formé de quatre colonnes corinthiennes, supportant un fronton triangulaire. La porte cintrée était munie de deux vantaux, séparés par un trumeau sculpté portant la statue de saint François de Paule.
Des fenêtres ogivales donnant sur les bas-côtés ne furent exécutées qu’au XVIIIe siècle et côtoyaient des réalisations en style gréco-romain qui s’accordaient plutôt curieusement avec les éléments de décor complétant ceux de l’entrée. Le restant de l’édifice avait été élaboré pour être beaucoup plus dépouillé.
Elle fut dédiée le 4 juillet 1656.
Avec la Révolution, le couvent fut supprimé en 1792. Le monastère de Rouen resta désaffecté pendant une décennie.
 
Clergé
En 1770, le clergé se composait de 10 personnes :
7 religieux-prêtres
2 acolytes.
En 1723, les revenus de la communauté étaient de 3 856 livres.
 
Mobilier
L’église contenait les tombeaux des fondateurs et des donateurs. Dans la chapelle d’Aubigny avaient été inhumés Elisabeth du Moucel, et Guillaume de Novince, sieur d’Aubigny son époux et Jean du Fay du Tailly, bailli de Rouen, son neveu. Dans la chapelle St-François de Paule fondée par son mari, reposait Madame Lemarchand.
La chaire ainsi que le vitrail d’un oculus apparaissent actuellement comme de rares témoins du mobilier de l’église conventuelle des Minimes.
 
Orgues
L’orgue de l’église fut très remanié. Remontant au XVIIe siècle, il dut être retouché au siècle suivant lors de travaux dans l’église. L’instrument, bien qu’il fût le résultat d’un curieux mélange, s’avérait harmonieux. Il survécut et, restauré par Cavaillé-Coll au XIXe siècle, est resté dans l’église.
 
Localisation


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Bibliographie
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. VI, p. 327-334.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de Villeray, 1759, p. 428-429.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, J. J. Expilly, Tome VI, 1770, p. 447.
Tableau de Rouen,
Machuel, 1777, p. 174.
Description historique des maisons de Rouen,
E. de la Quérière, 1821, p.72.
Répertoire archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 383-384.
Chapelle des religieux minimes, aujourd'hui des Dames du Saint-Sacrement, Garreta, Bull. CDA, 1900-1902, p. 456-457.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine, J. Tanguy, 2004, P. 131-132.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013