Saint-Martin-de-Boscherville
 
Eglise Saint-Martin

C'est elle qui a donné son nom à la commune. Elle avait été dédié la 10 septembre 1233.
Elle a été détruite après la Révolution, suite au transfert dans l'église abbatiale Saint-Georges. Voilà comment on peut expliquer une église paroissiale Saint-Georges dans un village portant le nom de Saint-Martin.

Confréries
Confrérie en l'honneur de l'Assomption de la très bienheureuse Vierge Marie et des saints Martin, Nicolas et Sébastien, approuvée le 16 décembre 1536.
 
Eglise Saint-Georges

Les fouilles de Jacques Le Maho ont montré l'existence d'un petit temple païen du 1er siècle de notre ère qui a été transformé en chapelle cimetériale au VIIe siècle. Elle devint collégiale de chanoines vers 1050, à l'époque de Raoul le Chambellan, toujours en réutilisant les vestiges du temple romain. L'église était dédiée à Saint-Georges. Elle a eu une vie assez brève puisque vers 1123, Guillaume de Tancarville chassa les chanoines et fit venir des moines de l'abbaye bénédictine de Saint-Evroult-en-Ouche.
On entreprit alors la construction d'une nouvelle abbatiale, au sud de l'ancienne collégiale. Il s'agit de l'une des plus belles constructions romanes subsistant dans la région.

La nef présente trois niveaux d'élévation. Elle est largement éclairée par les fenêtres hautes. Un étage intermédiaire (triforium) les séparent des arcades des bas-côtés. Les voûtes du XIIIe siècles sont en pierre.
Deux tribunes occupent les bras nord et sud du transept.
Le chœur présente une voûte en cul de four.

Les proportion son impressionnantes : 66,30 m de long et 19,90 de largeur (nef et bas-côtés)
A la croisée de la nef et du transept, un grosse tour lanterne éclaire l'édifice. Elle est coiffée d'un clocher de charpente ardoisée.
La façade est un bel exemple de façade harmonique normande. Les tours sont ici de dimensions réduites (les clochetons sont du XIIIe siècle)

 
Tableaux
L'église contient plusieurs tableaux :
Un tableau anonyme (peut-être d'un Rouennais) représentant l'Adoration des Bergers.
Une Descente de Croix, de René Dudot, figurait certainement dans un retable.

Adoration des Bergers

Descente de Croix

 
Orgues

L'orgue est classé. Il peut provenir d'une autre église car ses dimensions ne sont pas en harmonie avec l'édifice. Il occupe une tribune au-dessus de l'entrée.
La partie la plus ancienne remonte à 1627 et devait se trouver dans le transept.
Il a été augmenté et transporté à son emplacement actuel en 1733.
Il a été restauré en 1875 et en 1992 par Philippe Hartmann.

 
Chapelle Saint-Gorgon

La chapelle dépendait d'un domaine des templiers construit vers 1214 dans un essart de la forêt de Roumare. Elle dépendra ensuite de l'abbaye Saint-Georges de Boscherville.
Le domaine a été sécularisé à la Révolution et est maintenant une propriété privée.
La chapelle a été construite vers 1500, en pans de bois sur un solin de pierre.
La charpente est plus ancienne et a semble-t-il été récupérée sur un bâtiment du XIIIe siècle.
Elle est dédiée à Saint-Gorgon et était l'objet d'un pèlerinage le 9 septembre, fréquenté par les jeunes gens en quête de mariage.

Mobilier
Les murs sont ornés de 24 petites peintures murales présentant les 12 apôtres et 12 sibylles. Elles ont été peintes vers 1611.
 
Cimetière


Images Google Maps

Les fouilles de Jacques Le Maho ont montré qu'un ancien temple gallo-romain avait été transformé en chapelle cimetériale au haut moyen âge. Ce cimetière a été abandonné lors de l'installation d'un communauté de chanoines, qui devint abbaye bénédictine au XIe siècle.
C'est autour de l'ancienne église Saint-Martin que se firent les inhumations jusqu'à la Révolution. On inhuma ensuite au sud de l'église abbatiale Saint-Georges transformée en église paroissiale.
Un nouveau cimetière a été créé au sud-ouest du village.

 
Bibliographie
Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure, Cochet (Abbé), 1871, col. 315.
Géographie du département de la Seine-inférieure
, Bunel et Tougard, 1879, p.301-308.
Répertoire des anciennes confréries et charités du diocèse de Rouen approuvés de 1434 à 1610, Abbé Martin, Fécamp, 1936
Normandie Romane
, tome 2, Lucien Musset, 1974, p. 143-158.
Date de construction de l'abbatiale Saint-Georges de Boscherville
, G. Lanfry, BCDA, XXVI, 1966-67, p. 235-242.
La peinture d'inspiration religieuse à Rouen au temps de Pierre Corneille, D. Lavalle, 1984, p. 74-75, 127-128.
BCDA, XL, 1992, p. 99-101.
Orgues de Haute Normandie
, 1992, tome 2, p. 211-214.
Autour de la fondation de l'Abbaye de Boscherville, J. Le Maho, BCDA, XLIII, 1996, p. 129-142-62.

Le patrimoine des Communes de Seine-Maritime
, 1997, T. I, p.441-442.