Les cimetières dans l'Antiquité

Sur ce plan de Rouen au IIe siècle, nous avons figuré les cimetières gallo-romains qui ont été localisés. Ils sont tous sur la rive droite de la Seine, au nord du noyau urbain, le long des axes antiques comme il était habituel à cette époque.
1 - A gauche, le cimetière de l'ouest, dans le quartier Saint-Gervais
2 - Au centre, la nécropole du nord, située en face de l'actuel lycée Corneille.
3 - A droite, le cimetière de l'est ou de Saint-Hilaire dans la rue du même nom.
On peut ajouter un monument funéraire découvert lors des fouilles des espaces du Palais.
   

Le cimetière de l'ouest

Situé aux abord de la voie qui allait vers Juliobona (Lillebonne), il était le plus important de la ville. Il est aussi le plus anciennement connu (Farin le site en 1668)
Il occupait un vaste espace entre la rue du Renard et l'église Saint-Gervais.
Son utilisation est tardive. Il ne semble pas qu'il ait été utilisé avant la fin du IIe siècle. Par contre, il était encore en utilisation à l'époque mérovingienne.
On ne trouve pas traces d'incinérations. les sépultures sont la plupart du temps dans des cercueils en bois, parfois même en pleine terre. Il y a très peu de mobilier. Certaines tombes sont en sarcophages de pierre, sculptés et comportent quelquefois des dédicaces.
 
                              (Musée des Antiquités - Rouen)


(Album de la C.D.A.)                                  
 

Le cimetière du nord


Incinération (Cli. M. C. Lequoy)
 

Il était situé près de l'axe routier principal nord-sud (le cardo), il a donné des scépultures datées du 1er siècle et a été utilisé jusqu'au IVe siècle. Il a donc été vraisemblablement le seul cimetière utilisé lors des deux premiers siècles de notre ère.
Les techniques sont très diverses : incinération, inhumations en pleine terre ou en cercueil, cercueils en plomb. On a retrouvé des vestiges sculptés indiquant que des monuments funéraires avaient été élevés.
    
          Cercueil d'enfant en plomb (Musée des Antiquités)

 

Le cimetière de l'est

Le cimetière s'étendait au long de la route qui allait vers l'est. cela correspond a peu près à la rue Saint-Hilaire actuelle.
Son utilisation a été limitée aux IIIe et IVe siècles.
On y trouve aussi bien des incinérations que des inhumations (en coffre ou en sarcophage) .


Mobilier d'une tombe à incinération

 

Le monument funéraire

Lors des fouilles préalables à la construction de l'ensemble immobilier des Espaces du Palais, les archéologues ont trouvé plus de 200 blocs de pierre provenant pour la plupart d'un monument qui devait se situer au nord du castrum.
La construction devait être impressionnante. Elle était située dans un enclos qui pouvait avoir une superficie de plus de 2700 m2. Sa largeur dépassait les 20m et sa hauteur 30.
A l'intérieur, des niches creusées dans le sol de chambres voutées. Elles recevaient des urnes cinéraires (l'une d'entre-elles a été retrouvé dans son logement).
Il s'agissait vraisemblablement de la nécropole collective d'une riche famille (une inscription au-dessus de la porte peut indiquer celle des Viventi connus en Narbonnaise à la même époque)
Il peut s'agir aussi de la tombe d'une corporation.

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